Dans le cadre de notre enquête, nous avons réalisé et diffusé un questionnaire pour mieux appréhender le mouvement Bodypostif, sa portée et son impact. Nous avons ainsi réussi à récolter 262 réponses dont 190 exploitables.
Tout d’abord, pour comprendre la portée du bodypositivisme, nous allons analyser l’échantillon d’utilisatrices que nous avons obtenus.
Premier constat : notre échantillon est jeune avec 99% des répondantes qui ont moins de 25 ans. Parmi elles, 12% ont entre 15 et 18 ans et 87% ont entre 18 et 25 ans.

Cela représente un écart important avec la réalité à l’échelle mondiale où seulement 32% des utilisateur-rice-s ont entre 15 et 24 ans contre 42% pour les 35-49 ans. Cependant, c’est plus proche de la réalité française où 70% des utilisateur-rice-s sont des « millenials » [1].
De plus, notre échantillon a une fréquence d’utilisation élevée du réseau social. En effet, seulement 3% des répondantes n’utilisent pas Instragam tous les jours. En revanche, 15.3% y vont une fois par jour, 67.4% y vont plusieurs par jours et 14.2% une fois ou plus par heure [1].

Cette utilisation fréquente du réseau social n’est pas caractéristique uniquement de notre échantillon puisque 70% des utilistateur-rice-s français-e-s se connectent au moins une fois par jour [1].
Après cela, nous nous sommes intéressés à la perception général qu’avait les utilisatrices de leur corps. Ainsi nous sommes demandés comment elles se sentaient lorsqu’elles se regardaient dans le miroir.
La grande majorité (66%) considère que « cela dépend des moments », quand 23% ont une bonne image de leur coprs. Seulement 4% des personnes interrogées ont une perception très positive d’elle-même alors que 7% des personnes ont une mauvaise ou une très mauvaise image d’elle-même.
On retrouve donc, au niveau de notre échantillon, une fragilité certaine dans la perception de leur coprs par les utilisatrices.
Nous pouvons également lier le fait qu’il s’agit de femmes qui répondent à ce questionnaire. La part
importante de réponses « Cela dépend des moments » peut être relier au fait que le corps est
« métonymie de la femme » [DARMON ; 2008]. Ainsi, la vision qu’on les femmes de leur corps est
reliée, à cause des normes sociales et nottament des normes de beauté, à ce qu’elles vivent. Par
exemple, si elles se sentent inutiles, ou bêtes, les femmes ont plus tendance à se trouver grosses, à
ne pas aimer leur corps.

Nous avons ensuite voulu ensuite savoir s’il y avait un lien entre la connaissance de compte Instagram Bodypositif et la perception des utilisatrices d’elles-même avec comme hypothèse que les personnes les moins à l’aise avec leur corps étaient plus suceptibles de connaitre et de s’intéressser aux comptes Instagram bodypositif.
Tout d’abord, nous avons constaté que les personnes interrogées sont nombreuses à connaitre des comptes se définissant comme Bodypositif et qu’importe la perception qu’elles ont de leur corps. Seul 23% de notre échantillon n’en connaissent aucun.

En outre, 70% des utilisatrices interrogées se sentant « bien » avec leurs corps connaissent des comptes bodypositifs. Ainsi, la consommation de contenus bodypositif ne s’adresse pas uniquement aux personnes mal à l’aise avec leur corps.

On peut cependant remarquer que les personnes se sentant moins à l’aise avec leur corps sont plus susceptibles de se tourner vers du contenu bodypositif. Ainsi, près de 80% des utilisatrices dont l’image qu’elles ont d’elles-mêmes « dépend des moments » connaissent des comptes bodypositifs.

En revanche, si un lien semble exister entre la perception de soi et la connaissance de compte bodypositif, nous n’avons pas trouver de lien entre la connaissance de compte Instagram Bodypositif et la fréquence d’utilisation du réseau social. En effet, on aurait pu croire qu’une utilisation importante d’Instagram permettaient une meilleure connaissance des influenceuses Bodypositives ou qu’une connaissance de ces comptes pouvaient pousser les personnes à se connecter plus souvent au réseau social. En effet, les propositions de comptes qu’Instagram fait dans l’onglet « recherche » se base sur les comptes suivis. Ainsi, si une utilisatrice ne suit pas de contenu body positif, il est fort probable que le réseau social ne promeuve pas ce type de contenu pour elle.
[1] https://blog.digimind.com/fr/tendances/instagram-30-chiffres-2017-a-connaitre-en-france-et-dans-le-monde